Article - Méditation de pleine conscience
Apprivoiser le silence pour toucher notre vraie essence

Article écrit par Rachel Vieira Gomes suite à sa participation aux ateliers de méditation de pleine conscience avec Michel Kieffer à la librairie Pythagore
Loin d’être considérée aujourd’hui comme une pratique ésotérique réservée exclusivement à une élite de spirituels en habit orange, la méditation devient un outil de choix dans la vie quotidienne d’un nombre croissant de personnes en quête d’un équilibre et d’un bien-être intérieur. Sa mise en pratique reste cependant quelque peu déroutante ; entre ceux qui jettent l’éponge au bout du premier essai et ceux qui persistent avec effort, les novices occidentaux peinent parfois à entrevoir des résultats. Un petit recadrage de la mise en application de la méditation s’impose.
Michel Kieffer, psychothérapeute et art-thérapeute, anime des ateliers de méditation de pleine conscience à la librairie Pythagore à Luxembourg. Pour lui, les bénéfices de cette discipline ne sont plus à prouver. Adepte convaincu de la grande valeur de cette méditation, il invite tout un chacun à prendre quelques minutes par jour pour s’installer au calme dans le but de se recentrer sur soi et « ne rien faire de particulier », si ce n’est d’accueillir le moment présent.
Rester présent et éviter les pensées
Comme toutes les pratiques de méditation, la méditation de pleine conscience vise à être à l’écoute de soi-même, à réduire l’activité mentale pour être totalement présent. L’objectif est de ne pas laisser notre esprit s’égarer dans des pensées perturbatrices, des ruminations liées au passé ou des inquiétudes concernant le futur. Bref, une mise au repos de la gymnastique habituelle de l’esprit pour les grands stressés que nous sommes !
La majorité des exercices de méditation sont guidés. Les pratiquants sont à l’écoute des consignes données et s’exercent à ne pas laisser le mental prendre le dessus. « Visant la méditation, certains cherchent à contrôler à tout prix leurs pensées et à résister à leur émergence, ce qui peut amener de la tension au lieu de l’apaisement recherché. Puis, ils culpabilisent de ne pas y arriver. »,constate Michel Kieffer.« Le mental, ou ce qu’on appelle encore l’ego, veut toujours prendre le contrôle car il répond à l’instinct de survie. Il agit comme un mécanisme de protection ; pour nous maintenir en alerte, il est particulièrement focalisé sur le négatif. Mais plus on lui résiste, plus il prendra le contrôle. »
Accueillir les pensées pour mieux les laisser partir
Dans la méditation de pleine conscience, il n’y a rien de particulier à faire, sinon d’accueillir ce qui se présente à l’esprit. Pensées négatives et autres idées parasites sont accueillies avec bienveillance et observées avec neutralité, sans s’y accrocher pour éviter qu’elles évoluent. Plutôt que d’user de divers stratagèmes pour occuper notre esprit (récitation de mantras, concentration, visualisation, musique, etc., on laisse au mental la liberté de se manifester.Michel Kieffer explique : « On accueille toute pensée quelle qu’elle soit dans le but de la laisser se dissoudre, on prend conscience de sa nature, puis on la lâche. Il s’agit d’accueillir pour mieux laisser partir !
Ce mécanisme qui consiste àobserver sa pensée en la laissant poursuivre son chemin sans la suivre, est la clé de l’entraînement à la méditation. Au fil de la pratique, les temps de pause entre deux pensées s’allongent pour nous donner une expérience de plus en plus significative de ce « vide », qui est en réalité un espace très riche ; celui de l’expérience du moment présent « Les gens ont tendance à avoir peur du « vide » mental, qui est en fait un « plein » de conscience, et se réfugient dans toutes sortes d’activités et de distractions. Le silence intérieur est pourtant indispensable à une meilleur connaissance de nous-mêmes. C’est dans cet espace, loin des tumultes de l’ego, que nous nous connectons à notre véritable nature, à l’essence de qui nous sommes vraiment. »
En pratique
La méditation de pleine conscience peut se pratiquer assis sur une chaise, en position confortable et détendue, en veillant à garder un dos droit. Michel Kieffer propose d’abord un passage par la relaxation et la sophrologie pour aider les non-initiés à progressivement installer le calme et à se couper de leur journée. S’ensuit une courte médiation guidée avant de nous proposer d’expérimenter la pleine conscience, dans un silence apprivoisé, dans l’observation bienveillante sans jugement, ni interprétation de tout ce qui se présente.
De nombreuses études médicales prouvent qu’une pratique régulière de la méditation de pleine conscience peut contribuer de façon remarquable à une amélioration du bien-être psychique et physique.
Prochaine date : mercredi, 30 septembre 2015, au sein de la librairie Pythagore (30, rue de Hesperange, Luxembourg)
Rachel Vieira Gomes